Sommaires de recherche

Impact de la violence en milieu de travail sur la santé mentale du personnel de la sécurité publique

Mots-clés: Anxiété, Dépression, Santé mentale, Troubles de la santé mentale, TPST, Violence

Publication complète

Pourquoi avoir effectué cette étude?

Des expositions régulières à des événements potentiellement traumatiques sur le plan psychologique (ÉPTP) sont normales pour le personnel de la sécurité publique (PSP). Ce niveau élevé d’expositions aux ÉPTP augmente aussi le risque de développer des symptômes de trouble de santé mentale. La violence en milieu de travail, qui comprend les menaces de violence ainsi que la violence verbale et physique, s’exerce souvent contre les membres du PSP par le public qu’ils servent.

Bien que la violence en milieu de travail se produise régulièrement, très peu de recherche a été effectuée afin d’explorer l’impact de la violence en milieu de travail sur la santé mentale du PSP. Les membres du PSP peuvent aussi voir des incidents de violence en milieu de travail différemment, ce qui signifie que certains membres du PSP pourraient être plus touchés que d’autres par la violence en milieu de travail.

Les objectifs de la présente étude sont :

  • De déterminer si un lien existe entre la violence en milieu de travail et les symptômes de dépression, d’anxiété, ou de trouble de stress post-traumatique (TSPT).
  • De déterminer si les pensées/notions négatives du PSP concernant les incidents de violence en milieu de travail entraînent une possible relation entre la violence en milieu de travail et les symptômes de troubles de santé mentale déclarés.

Qu’est-ce que l’étude a accompli?

Les paramédics et les pompiers d’un vaste service urbain canadien ont été recrutés pour participer à cette étude. Au total, 246 participants (117 pompiers, 129 paramédics) ont répondu à toutes les mesures d’évaluation, notamment de dépression, d’anxiété, et de TSPT. Ils ont aussi été évalués sur leurs pensées/notions sur le stress post-traumatique (p. ex., la croyance que le monde est un endroit dangereux, qu’on les blâme de l’événement, leur vulnérabilité personnelle), la nouvelle échelle sur la violence en milieu de travail chez les premiers répondants, ainsi que deux questions concernant l’exposition au danger au corps ou à la vie au cours de l’année dernière.

Qu’a-t-on découvert?

  • Au cours du mois dernier, les paramédics ont rapporté un niveau de fréquence de violence en milieu de travail plus élevé que les pompiers.
  • Il n’y avait aucune différence entre les groupes au cours de l’année dernière concernant les menaces de blessure ou de mort.
  • La forme de violence en milieu de travail la plus répandue était la violence verbale, rapportée par 95,9 % des participants, suivie par l’agression physique (71,1 %) et les menaces de violence (63,4 %).
  • Au cours de l’année dernière, 60 % des participants ont rapporté sentir que leur vie était en danger au travail, alors que 80 % ont mentionné qu’ils s’étaient sentis à risque de blessures physiques graves au travail.
  • Les niveaux plus élevés de violence en milieu de travail au cours du mois dernier et la fréquence de menaces au cours de l’année dernière étaient liés à des niveaux plus élevés de dépression, d’anxiété et de symptômes de TSPT rapportés.
  • La violence en milieu de travail au cours du mois dernier, et le nombre d’incidents au cours de l’année dernière étaient associés à des niveaux plus élevés de dépression, d’anxiété et de TSPT. Ce résultat suggère une relation causale entre les pensées/notions négatives et les symptômes de trouble de santé mentale.

Quelles mesures prendre maintenant?

Cette étude a ses limites : l’échantillon provient d’un service plus vaste, et les évaluations ont toutes été déclarées par les intéressés. Cependant, la présente étude suggère que les incidents de violence en milieu de travail, et la façon dont les membres du PSP les considèrent ont un impact sur leur santé mentale. La suggestion que les symptômes seraient entraînés par les pensées/notions négatives sur la violence en milieu de travail ouvre une fenêtre sur un domaine où les organisations peuvent améliorer la santé mentale du PSP. Les organisations peuvent contribuer à combattre et à réduire les pensées/notions négatives concernant les incidents en améliorant les pratiques sécuritaires, en renforçant les déclarations de violence en milieu de travail ainsi que le débreffage après un événement, en réduisant les obstacles qui empêchent de rapporter la violence en milieu de travail, et en offrant du soutien sur le terrain. Éduquer sur l’impact psychologique de la violence en milieu de travail est aussi un élément essentiel permettant d’améliorer la santé mentale du PSP.

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La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.

Étude d’origine :

Setlack, J., Brais, N., Keough, M., & Johnson, E.A. (2020). Workplace violence and psychopathology in paramedics and firefighters: Mediated by posttraumatic cognitions. Canadian Journal of Behavioural Science/Revue canadienne des sciences du comportement. https://doi.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fcbs0000240

Sommaire de recherche préparé par E. Kossick, édité et révisé par B. Barootes.

 

Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

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