Sommaires de recherche

Dysautonomie cardiaque et troubles de variabilité de la fréquence cardiaque parmi les cadets de la GRC

Mots-clés: RCMP Study

Pourquoi avoir effectué cette étude ?

L’étude en cours a été conçue dans le but d’examiner les altérations de la réponse automatique du cœur, tout au long du programme de formation des cadets (PFC) de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), en comparant les résultats des cadets participants qui ont obtenu, au début de la formation, un résultat positif pour un, ou plus d’un, trouble de santé mentale aux résultats de ceux qui n’ont pas reçu de résultat positif. Le terme dysautonomie cardiaque fait référence aux changements et aux fluctuations du système nerveux, et à la façon dont ces changements influencent les fonctions cardiovasculaires, comme la fonction cardiaque et la circulation sanguine.

L’étude a aussi été conçue afin de fournir des mesures de référence pour la dysautonomie cardiaque à des fins d’analyses futures, alors que nous suivrons les cadets de la GRC tout au long de leurs carrières. Observer les différences et les anomalies de la réponse automatique du cœur chez les cadets de la GRC permet d’aider à développer des outils afin d’identifier les caractéristiques physiologiques ou les précurseurs de blessures de stress post-traumatique (BSPT).

Qu’est-ce que l’étude a accompli ?

La recherche en cours fait partie d’une plus grande étude de la GRC conçue 1) pour développer, déployer, et évaluer l’impact d’un système d’évaluations continues annuelles, mensuelles et quotidiennes, fondées sur des données probantes ; et 2) améliorer le PFC à l’aide de compétences fondées sur des données probantes pour aider à réduire la fréquence ou la gravité des symptômes de BSPT. Vous pouvez consulter le sommaire de recherche du protocole de l’étude, déjà publié ici.

Certains cadets (n = 156 ; 79 % hommes), qui participent à l’Étude de la GRC, ont reçu des vêtements intelligents Hexoski à porter durant la formation. La technologie portable des vêtements Hexoskin a enregistré les résultats de l’électrocardiogramme (ECG) et de la fréquence cardiaque des participants, pendant les 26 semaines du PFC. Les enregistrements ont permis de définir 31 paramètres de la variabilité de fréquence cardiaque. Les participants qui entamaient le PFC ont été évalués, à l’aide de mesures d’autoévaluation, pour les troubles de santé mentale suivants : le Trouble de stress post-traumatique (TSPT), le Trouble dépressif caractérisé (TDC), le Trouble d’anxiété généralisée (TAG), le Trouble panique (TP), le Trouble d’anxiété sociale (TAS), ainsi que le Trouble de l’usage de l’alcool (TUA). Les données des participants qui avaient obtenu, au début du PFC, un résultat positif pour un, ou plus d’un, trouble de santé mentale ont été comparées aux données des participants qui n’avaient pas obtenu de résultat positif.

Qu’a-t-on découvert ?

Les chercheurs s’attendaient à ce que les cadets de la GRC qui avaient obtenu, au début de la formation, un résultat positif pour n’importe quel trouble de santé mentale présentent une diminution de la variabilité de fréquence cardiaque comparativement aux cadets qui n’avaient pas obtenu de résultat positif. Les résultats actuels indiquent que les participants à l’étude avaient une excellente santé cardiaque globale, et suggèrent des différences potentiellement importantes entre les groupes : comme le fait que les cadets qui avaient rapporté des symptômes d’anxiété cliniquement significatifs ont démontré une diminution de la variabilité de fréquence cardiaque, sur le rapport basses fréquences : hautes fréquences. La diminution de la variabilité de fréquence cardiaque suggère un tonus parasympathique réduit chez ceux qui ne présentaient pas de symptômes d’anxiété ; le tonus parasympathique est responsable de régler les fonctions corporelles involontaires liées au repos et au rétablissement, comme la fréquence cardiaque et la respiration régulière.

Les résultats actuels peuvent avoir d’importantes conséquences sur la recherche portant sur la dysautonomie cardiaque et les anomalies sur l’axe hypothalamo-hypophysaire (HPA) parmi les policiers atteints de troubles d’anxiété ; particulièrement, le défaut de réponse automatique du cœur, ou l’incapacité du système nerveux autonome de régulariser les fonctions cardiovasculaires en réaction à l’effort ou au stress, qui pourraient être liés à des maladies cardiovasculaires ou au décès.

Quelles mesures prendre maintenant ?

L’impact du stress et de l’anxiété sur les anomalies de l’axe HPA telles qu’évaluées par la variabilité de fréquence cardiaque a été étudié en profondeur, donnant des résultats mitigés. L’étude en cours a été conçue dans le but d’examiner les différences des fonctions cardiaques chez les cadets qui ont obtenu, avant la formation, un résultat positif pour un, ou plus d’un trouble de santé mentale, et ceux qui n’ont pas obtenu de résultat positif. Les résultats appuient la littérature actuelle, mettant en évidence les différences statistiquement importantes entre les groupes, et suggérant que les cadets qui présentent des symptômes d’anxiété cliniquement significatifs avant la formation présentent une diminution de la variabilité de fréquence cardiaque selon une mesure clé (rapport basses fréquences : hautes fréquences), durant les 26 semaines du programme de formation comparativement aux cadets qui ne présentaient pas de symptômes.

Les résultats actuels fournissent une référence importante pour la recherche future en matière cardiaque auprès des cadets et des membres actifs. Des études futures examineront les paramètres cardiaques parmi les agents en service actif afin d’observer comment ces changements peuvent se produire à la suite d’expositions à des événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique.

Les résultats permettent de continuer à avancer le tout premier Plan national d’action relatif aux Blessures de stress post-traumatique au Canada, y compris un investissement supplémentaire pour soutenir la santé et le bien-être des membres du personnel de la sécurité publique.

L’Étude de la GRC est financée par la GRC, le gouvernement du Canada, et le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. L. M. Lix est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les méthodes d’amélioration des données électroniques sur la santé. T. O. Afifi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience. S. H. STEWART est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dépendances et santé mentale. Le développement, les analyses et la diffusion de l’article actuel ont été rendus possibles grâce à une généreuse subvention très appréciée de la Fondation Medavie.

La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour le présent sommaire de recherche.

Consultez étude complète ici

 

Étude originale :

Taylor A. Teckchandani, J. Patrick Neary, Katie L. Andrews, Kirby Q. Maguire, Laleh Jamshidi, Jolan Nisbet, Robyn E. Shields, Tracie O. Afifi, Shannon Sauer-Zavala, Lisa M. Lix, Rachel L. Krakauer, Gordon J. G. Asmundson, Gregory P. Krätzig, and R. Nicholas Carleton (2023). Prophylactic relationship between mental health disorder symptoms and physical activity of Royal Canadian Mounted Police Cadets during the cadet training program. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2023.1144783Frontiers in Psychology, 14. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2023.1145184

Rédigé par T. Teckchandani

Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

 

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