Sommaires de recherche

Faire carrière dans les forces de l’ordre : Les civils et les policiers sont-ils traités différemment en ce qui a trait à la santé mentale?

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Pourquoi avoir effectué cette étude?

La recherche a démontré que les membres du personnel de la sécurité publique (PSP), y compris les policiers, font face à des risques plus élevés de troubles de santé mentale, comparativement à la population générale. Récemment, le rôle des civils dans les organismes du PSP s’est beaucoup développé. Actuellement, 30 % de tout le personnel des forces de l’ordre du Canada sont des civils.

Bien que les travailleurs civils peuvent être indirectement exposés à des événements potentiellement traumatisants en révisant les rapports ou en organisant les photos et les données, ou directement comme dans le cas des agents aux communications qui répondent aux appels d’urgence, ils ne reçoivent pas toujours la même formation et l’apprentissage axés sur la santé mentale, que reçoivent les policiers. Quelques études ont démontré la présence de types de blessures de santé mentale semblables chez les civils et les policiers, mais la recherche est limitée.

La présente étude a pour objectif de comparer les civils et les policiers des forces de l’ordre sur des enjeux comme : les troubles de santé mentale, les obstacles perçus aux soins, et la demande d’aide.

Qu’est-ce que l’étude a accompli?

Les données recueillies dans cette étude proviennent d’un plus vaste sondage en ligne. Les participants ont répondu à une série de questions d’auto-évaluation sur la santé mentale, sur la formation en santé mentale, sur l’accès aux ressources de santé mentale, et sur la volonté d’utiliser les ressources de santé mentale. Tous les participants étaient employés par le même organisme des forces de l’ordre de l’Ontario, dont 80 civils et 112 policiers ont répondu au sondage.

Qu’a-t-on découvert?

  • Un plus grand nombre de civils que de policiers souffraient de troubles de santé mentale.
  • Les niveaux de demande d’aide et la volonté d’obtenir de l’aide étaient similaires entre les civils et les policiers, mais il existait une grande différence concernant vers où ils se tournaient pour de l’aide. En effet, les policiers consultaient les soutiens organisationnels comme leurs collègues, le soutien par les pairs, une infirmière en santé au travail, ou un psychiatre; alors que les civils cherchaient de l’aide sur Internet.
  • Les civils étaient plus susceptibles de rapporter qu’ils ne savaient pas où trouver du soutien en santé mentale.
  • Les trois principaux obstacles à la demande d’aide étaient les mêmes pour les deux groupes soit : des inquiétudes à propos de la confidentialité, la crainte de répercussions sur leur carrière, et la stigmatisation.
  • Comparativement aux civils, les policiers ont rapporté des niveaux plus élevés de résilience.
  • Le quart de chacun des deux groupes de civils et de policiers avaient l’impression que leur résilience avait diminué depuis qu’ils travaillaient pour un organisme des forces de l’ordre.
  • Les femmes ont rapporté des niveaux de résilience plus faibles.
  • Les civils ont rapporté moins de connaissances en matière de santé mentale et davantage de stigmatisation liée à la santé mentale.

Quelles mesures prendre maintenant?

Quoique les résultats proviennent d’un petit échantillon d’un seul organisme des forces de l’ordre, ils donnent tout de même matière à réflexion. Cette étude ajoute des données probantes à la recherche qui indique que, comparativement aux policiers, les civils des forces de l’ordre rapportent des niveaux plus élevés de troubles de santé mentale. Alors que le nombre d’employés civils au sein des forces de l’ordre continue de croître, il est important pour les organisations de tenir compte de cette information. Les organisations des forces de l’ordre devraient envisager d’élargir les services et les programmes offerts aux policiers, et les offrir aux employés civils de leurs organisations. L’extension des services pourrait aider à améliorer la santé mentale des travailleurs civils, et à dissiper l’impression que les civils et les policiers n’ont pas la même valeur au sein de l’organisation.

La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.

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Étude d’origine :

Martin, K., Siddiqui, A., Ricciardelli., R., Lentz, L. & Carleton, R.N. (2021). Differences in mental health, help-seeking and barriers to care between civilians and sworn members working in law enforcement: A research note. Journal of Police and Criminal Psychology. https://doi.org/10.1007/s11896-021-09437-y

Sommaire rédigé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et K. Martin

Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

 

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