Sommaires de recherche

Réflexions du personnel correctionnel au sujet des comportements suicidaires

Mots-clés: Santé mentale, Stress, Suicide

Pourquoi avoir effectué cette étude?

En 2016, Santé Canada déclarait que le suicide était un enjeu de santé publique. Les taux de comportements suicidaires, notamment les idées, les plans, les tentatives, et les décès, sont plus élevés chez le personnel de la sécurité publique (PSP) que chez la population générale. De récentes études ont démontré que le taux de comportements suicidaires chez les membres du personnel correctionnel est un des plus élevés parmi le PSP.

Les comportements suicidaires impliquent des interactions complexes entre l’environnement et la santé mentale personnelle. La présente étude examine les réflexions d’un groupe d’agents correctionnels à qui on a demandé de parler de comportements suicidaires qu’ils ont adoptés l’année dernière, et durant leur vie.

Qu’est-ce que l’étude a accompli?

Les données de cette étude ont été recueillies à partir d’un sondage approfondi effectué auprès de membres du personnel correctionnel de l’Ontario. L’étude a examiné les réponses données à des questions ouvertes posées après que les participants ont répondu à une évaluation de leurs comportements suicidaires au cours de l’année dernière et au cours de leur vie. Au total, 25 participants ont fourni des informations supplémentaires à propos de leurs expériences concernant les comportements suicidaires. Afin d’en faire ressortir les principaux thèmes, les auteurs ont analysé les réponses des participants.

Qu’a-t-on découvert?

  • Tous les participants ont mentionné avoir eu des idées suicidaires, mais plusieurs les considéraient comme passives, étant donné qu’elles n’avaient pas entraîné de plans ou de tentatives de suicide.
  • Les participants ont identifié certains facteurs de risque des comportements suicidaires, notamment :
    • les problèmes conjugaux ou les ruptures;
    • le stress ou les changements familiaux;
    • de mauvaises conditions de travail, y compris le harcèlement et l’intimidation; et
    • des expériences difficiles dans leur jeunesse.
  • Les participants ont aussi identifié plusieurs facteurs qui selon eux les protégeaient des comportements suicidaires, dont :
    • les facteurs internes, comme se préoccuper des dommages latéraux, des conséquences, de l’effort nécessaire pour se suicider, de la peur, et de la volonté;
    • et les facteurs externes comme la famille (particulièrement les enfants), les amis, et les animaux de compagnie.
  • De nombreux participants avaient demandé de l’aide en santé mentale avec plus ou moins de succès. Les plus gros obstacles qui les empêchaient d’obtenir de l’aide efficace en santé mentale étaient : la question des horaires, les coûts, les ressources disponibles limitées, et le manque de compréhension de la part des professionnels de la santé mentale, en ce qui concerne le stress du personnel correctionnel.
  • Les participants ont exprimé qu’ils s’inquiétaient du fait que leur employeur ne comprenait pas les comportements suicidaires. De plus, les participants ont souligné que sur leurs ordinateurs au travail, l’accès aux sites Web des centres de crises et de prévention du suicide était bloqué.

Quelles mesures prendre maintenant?

Ce petit groupe de membres du personnel correctionnel a souligné le risque et les facteurs de protection importants concernant les comportements suicidaires. Les membres ont aussi proposé des suggestions concernant les domaines qui pourraient être améliorés, comme le soutien de l’employeur et le besoin d’informer les professionnels de la santé mentale qui souhaitent traiter le personnel correctionnel, sur le stress au travail auquel fait face le personnel correctionnel. Les commentaires des participants ont indiqué que, pour du soutien en santé mentale, plusieurs comptent sur leur famille, leurs amis, et leurs pairs. Cette attitude signifie que les organisations et les chercheurs devraient créer une formation normalisée pour les pairs, afin d’améliorer leur compréhension en matière de problèmes de santé mentale. Les effets protecteurs qu’apportent la famille et les amis soulèvent aussi le besoin de soutien offert aux membres de la famille, qui sont les principaux aidants lorsqu’il s’agit de problèmes de santé mentale.

La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.

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Étude d’origine :

Genest, C., Ricciardelli, R. & Carleton, R.N. (2021). Correctional Work: Reflections regarding suicide. International Journal of Environmental Research and Public Health 18, 4280. https://doi.org/10.3390/ijerph18084280

Sommaire rédigé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et Genest, C.

Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

 

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