Sommaires de recherche

Réinsertion au travail à la suite d'une blessure de stress opérationnelle

Mots-clés: soutien par les pairs, réintégration

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Pourquoi avoir effectué cette étude?

Les demandes qu’impliquent les fonctions des membres du personnel de la sécurité publique (PSP), combinées au stress et à l’imprévisibilité des appels, contribuent aux blessures de stress opérationnel (BSO). Les BSO se manifestent sous forme d’une vaste gamme de troubles et de maladies de santé mentale qui peuvent nuire à la vie quotidienne des membres du PSP, et même les empêcher de travailler.

En 2009, le Service de police d’Edmonton (SPE) a élaboré un programme de réinsertion dans le but principal d’aider les agents à retourner au travail à la suite d’un incident critique, d’une maladie, ou d’une blessure. Le programme emploie des pairs qui servent de guides en réinsertion et dirigent les agents qui reprennent leur travail et les aident à gérer les facteurs de stress uniques auxquels ils peuvent faire face lors de leur retour. Devant le succès de son programme, le SPE a offert une formation de cinq jours aux membres intéressés à devenir guides en réinsertion, ainsi qu’à d’autres organisations qui souhaitaient développer leur propre programme de réinsertion.

Les objectifs de l’étude étaient :

  1. d’explorer les expériences et les connaissances acquises par les membres du PSP qui avaient suivi la formation de réinsertion;
  2. de décrire les besoins et les obstacles perçus associés aux programmes de réinsertion en milieu de travail;
  3. de comprendre ce qui pourrait être nécessaire afin d’améliorer les futurs programmes de réinsertion menés par les pairs.

Qu’est-ce que l’étude a accompli?

Les chercheurs ont effectué une analyse thématique des données recueillies par le biais de questionnaires avant, après, et ensuite quotidiennement durant les cinq jours de séances de la formation. Ils ont aussi analysé les réponses provenant d’un groupe de discussion de style « Café du savoir », tenu à la fin de la formation. Au total, 57 membres du PSP vivant en Alberta ont suivi la formation.

Qu’a-t-on découvert?

Quatre principaux thèmes sont ressortis concernant les éléments requis pour un programme de réinsertion.

  1. Aptitudes et traits de personnalité du parfait guide en réinsertion (GR) : les participants ont indiqué que les GR devraient avoir des valeurs solides. Les valeurs internes nécessaires pour manifester de la compassion incluent l’authenticité, l’honnêteté, la patience, l’humilité, l’intelligence et la bonté. Les valeurs externes nécessaires pour accomplir le travail difficile de réinsertion incluent, la confiance, la crédibilité, le courage, la volonté d’apprendre, et la fiabilité.

Le consensus voulait que tout le monde ne convienne pas, et que le GR désigné pour occuper le poste doive être choisi en tenant compte des vertus de la personne et non de son ancienneté ou de la préférence des membres de la direction.

  1. La réinsertion doit se faire de manière holistique et complète : la réinsertion doit être un travail d’équipe, et inclure les pairs aidants, les médecins, les ergothérapeutes, les psychologues, les guides en réinsertion, ainsi que la commission des accidents du travail.

Les participants étaient d’accord sur le fait qu’il fallait standardiser la pédagogie et démystifier les problèmes de santé mentale et leurs conséquences, notamment en se concentrant sur la façon dont les problèmes de santé mentale se manifestent physiquement.

  1. Éléments indispensables à un programme de réinsertion : selon les participants, les facteurs essentiels comprenaient une approche particulière pour chaque groupe du PSP, la supervision d’un professionnel de la santé mentale accompagnée de soutien par les pairs, et une approche en réinsertion fondée sur les traumatismes.
  2. Les programmes devraient tenir compte de la culture des organisations du PSP : même en réduisant la stigmatisation liée à la santé mentale, les participants ont indiqué que plusieurs défis, légitimes et perçus, empêchaient les membres du PSP de demander de l’aide, comme le manque de confidentialité et les répercussions sur leur carrière.

Les participants ont identifié d’autres obstacles comme un milieu de travail rural vs éloigné, la disponibilité des infrastructures nécessaires au programme de réinsertion, la difficulté de trouver les bonnes personnes qui agiront comme GR et les relever de leurs fonctions, ainsi que la perte de soutien du programme, avec le temps et le changement de personnel.

Les participants ont aussi identifié des moyens, comme organiser de grandes campagnes de sensibilisation, afin d’améliorer la connaissance des enjeux en santé mentale spécifiques au PSP, d’offrir un meilleur accès aux ressources en santé mentale, de bénéficier d’un plus grand soutien de la part de Sécurité et santé au travail et de la Commission des accidents du travail, et de s’assurer que les organisations priorisent la santé mentale.

Quelles mesures prendre maintenant?

Les participants à cette étude ont estimé que les programmes de réinsertion seraient une solution vers de meilleurs résultats pour le retour au travail des membres du PSP. Selon les commentaires qu’ont faits les membres du PSP, de bons guides en réinsertion et la plus rigoureuse confidentialité sont des éléments essentiels au succès du programme. Compte tenu des bienfaits potentiels des programmes de réinsertion, cette étude met en évidence le besoin de formation standardisée, afin d’évaluer les résultats avec souplesse et d’offrir du soutien qui répond aux besoins individuels des membres du PSP.

La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.

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Étude d’origine

Jones, C., Bright, K., Smith-Macdonald, L., Pike, A.D. & Bremault-Phillips, S. (2021). Peers supporting reintegration after occupational stress injuries: A qualitative analysis of a workplace reintegration facilitator training program developed by municipal police for public safety. The Police Journal: Theory, Practice and Principles, SE, 1-18. https://doi.org/10.1177%2F0032258X211030896

Sommaire rédigé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et Jones, C.

Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

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