Lauréats et lauréates du prix Champions de la santé mentale de 2024
En 2021, l’ICRTSP lançait un appel aux candidatures et inaugurait le prix Champions de la santé mentale. L’appel a généré un nombre important de réponses, soit plus de 200 candidatures provenant de secteurs de la sécurité publique de partout au Canada. Nous avons été impressionnés par l’enthousiasme des personnes à considérer leurs pairs comme étant des exemples positifs de gens qui travaillent fort à améliorer la santé mentale des membres au sein de leurs organisations.
Maintenant, dans notre troisième année de célébration des Champions de la Santé Mentale, nous avons été à nouveau submergés par la réponse positive à notre appel de candidatures. Le comité de sélection, qui comprenait d’anciens champions, des membres de notre Comité directeur de la sécurité publique et du personnel du CIPSRT, a eu le privilège de lire des nominations détaillant les histoires de professionnels de la sécurité publique passionnés et engagés (PSP) de partout au Canada qui incarnent véritablement le principe de “faire ce qu’on dit” lorsqu’il s’agit de soutenir la santé mentale et le bien-être de leurs collègues.
Les candidatures de membres du PSP provenaient de différents secteurs et de différentes provinces, à travers le Canada. Avec autant de candidats méritants, se limiter aux 20 lauréats reconnus aujourd’hui n’a pas été une tâche facile.
Nous félicitons chacun des champions et championnes de 2024 d’avoir amélioré la santé mentale au sein de leur organisation. Tous les récipiendaires nous ont tous inspirés à l’ICRTSP. Nous croyons que leurs témoignages inspireront aussi de futurs champions de la santé mentale. Pour en savoir plus sur l’excellent travail qu’ils accomplissent dans leurs organisations, veuillez poursuivre la lecture.
Critères de nomination
Pour être choisie comme champion ou championne, la personne proposée sera évaluée selon les critères suivants :
- son engagement à la pratique fondée sur des données probantes ;
- son impact sur la santé mentale au sein de son organisation et dans la collectivité (c.-à-d., changements ou améliorations qu’elle a réussi à apporter) ;
- le nombre de gens possiblement touchés par son travail sur la santé mentale ;
- sa volonté de parler de son propre cheminement en santé mentale ;
- la création de ressources ou de programmes pour la santé mentale et le bien-être ;
- son engagement à réduire la stigmatisation liée à la santé mentale ;
- son implication comme pair aidant ou membre d’une équipe de réinsertion.
Lorsqu’il s’agit de soutenir la santé mentale et le bien-être de tous les membres de leur organisation, les champions de la santé mentale sont passionnés et sincères.
On peut proposer à l’ICRTSP la candidature comme champion de la santé mentale de n’importe quel membre d’une organisation en sécurité publique, assermenté ou civil. Pour que sa candidature soit prise en considération, la personne proposée doit travailler dans un des secteurs de sécurité publique reconnus par l’ICRTSP, soit :
- Les services frontaliers ;
- Les services correctionnels ;
- Les communicateurs de la sécurité publique (911, répartiteur) ;
- Les pompiers (y compris les pompiers volontaires) ;
- Les gestionnaires d’urgence ;
- Le personnel opérationnel et du renseignement ;
- La police ;
- Les paramédics ;
- Le personnel des services de recherche et sauvetage (y compris les volontaires).

Michelle Andrews
En 1998, Michelle a commencé sa carrière comme agente correctionnelle au Centre correctionnel Millbrook, puis a été transférée au Centre correctionnel Central East, où elle a travaillé auprès de délinquants et de délinquantes, certains ayant des besoins particuliers. Elle a choisi d’être agente correctionnelle en pair-mentorat auprès des recrues, puis elle est devenue coprésidente du programme de mentorat par les pairs. Elle est également membre du programme de Gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC).
En 2021, Michelle a été embauchée par le responsable régional du programme de soutien par les pairs des services correctionnels, qui a remplacé le programme GSIC. Elle a contribué de manière décisive à son adoption, en apportant un point de vue de première ligne sur les facteurs de stress auxquels font face les employés correctionnels.
Michelle est fière d’instruire et de sensibiliser aux soutiens et aux ressources en santé mentale, y compris les avantages d’un modèle de soutien par les pairs, tous les membres du personnel correctionnel. Devenir formatrice de l’atelier de sensibilisation au suicide safeTALK et formatrice pour les formations en résilience au stress lui a permis d’éduquer davantage de personnes, ce qui a contribué à réduire la stigmatisation liée au fait de demander de l’aide et de souffrir en silence.
« En corrections, la pression demandant d’accumuler les traumatismes et de simplement continuer comme si tout allait bien a entrainé des blessures de stress opérationnel chez de nombreuses personnes. Il est grand temps de normaliser le fait de parler de nos émotions et de nos facteurs de stress, sans être considérés comme étant faibles, »
affirme-t-elle.

Niya Bajaj
Niya Bajaj offre une formation en leadership centrée sur le mieux-être qui appuie les changements de la culture organisationnelle, afin d’améliorer le bien-être des employés. Elle a conseillé plus de 500 dirigeants, y compris les membres qui travaillent aux services correctionnels de l’Ontario, dans le système de justice pour la jeunesse de la province, et les dirigeants de la Police provinciale de l’Ontario. Son coaching s’est concentré sur le programme Ontario Public Service’s Leadership Network Mindfulness for Leaders program.
«J’ai vécu avec un trouble de santé mentale presque toute ma vie, et j’ai constaté son impact significatif sur mon bien-être physique, mental, professionnel, social et financier. »
Niya se considère chanceuse de pouvoir compter sur des pratiques ancestrales en mieux-être, comme le yoga et le partage, pour son rétablissement.
«Au cours de ma carrière, j’ai vu l’impact que les dirigeants ont sur leurs employés, surtout lorsqu’ils sont épuisés. C’est pourquoi je suis déterminée à encourager les dirigeants à prendre soin d’eux-mêmes, afin qu’ils puissent mieux soutenir leurs équipes en service public, afin d’offrir un service attentionné et d’excellente qualité,» dit-elle.
Niya considère que sa grande contribution pour améliorer la santé mentale des membres des services publics de l’Ontario a été la création, l’offre, l’évaluation, et l’amélioration du programme Pleine conscience pour les dirigeants. Le programme enseigne aux dirigeants des pratiques de pleine conscience qui améliorent leur capacité à gérer le stress, à soutenir la régulation émotionnelle, à renforcer la résilience, à améliorer la concentration, à faire preuve de créativité et à collaborer.

Monique Bergeron
Une partenaire communautaire dévouée profondément passionnée à soutenir les populations vulnérables, Monique Bergeron en est maintenant à sa 21e année comme agente de police au sein du Service de police de la ville de Windsor. Elle met à la fois son expérience et son cœur dans tout ce qu’elle accomplit. Au cours des années, elle s’est épanouie dans les postes où elle pouvait interagir directement avec la communauté : que ce soit par l’intermédiaire de la patrouille d’intervention, de la section des ressources pour les écoles secondaires, ou de l’unité d’intervention communautaire.
En plus de son travail en maintien de l’ordre, Monique enseigne à temps partiel au collège St. Clair. Elle y donne un cours sur la santé mentale et la sensibilisation à la toxicomanie, destiné aux premiers répondants, un cours qui reflète son engagement à éliminer la stigmatisation dans le domaine des services d’urgence.
Monique, qui a été formée par la Commission de la santé mentale du Canada, anime trois sessions de premiers soins en santé mentale (standard, pour la jeunesse et pour la police). Elle aborde chaque séance avec compassion, compréhension et le désir de donner aux autres le pouvoir d’agir.
Monique est également instructrice pour Boots on the Ground, aidant à préparer le soutien pour les premiers répondants durant des appels graves et souvent confidentiels, et membre du conseil d’administration chez Leone Residence and Mental Health Connections.
Parmi ses nombreuses distinctions, Monique est particulièrement fière d’avoir reçu le prix Champion of Excellence Award du Greater Essex County District School Board, qui reflète son impact positif sur les élèves et sur la collectivité en général.

Hélène Brouillet
Hélène Brouillet est psychologue au sein des services d’Urgences-santé depuis plus de quatre ans. Auparavant, elle a participé à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de santé mentale, en tant que coordonnatrice du centre de prévention des crises et du suicide, directrice du volet d’intervention psychologique en sécurité civile, et formatrice volontaire en premiers soins psychologiques à Port-au-Prince, en Haïti.
Je détiens plus de 36 ans d’expérience dans le domaine des soins de santé, y compris plusieurs années en intervention d’urgence et en situation de crise. Il y a vingt-deux ans, après une agression en milieu de travail, j’ai dû demander de l’aide pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT). À cette époque, peu de ressources spécialisées étaient accessibles, et on parlait rarement de problèmes de santé mentale au travail. Je reconnais l’importance d’avoir accès à des ressources spécialisées, de bénéficier du soutien de ses pairs et de ses proches, et de lutter contre la stigmatisation,
Hélène estime que sa plus grande contribution a été de collaborer avec ses partenaires communautaires à la création de moyens permettant d’identifier les employés qui pourraient présenter des problèmes après un événement traumatisant. Ce travail appuie aussi les personnes qui ont besoin de suivi spécialisé, et les aide lorsqu’elles retournent au travail.
«Ma véritable passion demeure d’aider ceux et celles qui aident les autres !»

Marie-Claude Duguay
Infirmière en santé mentale au sein de Service correctionnel du Canada, Marie-Claude Duguay a passé près de dix ans à travailler dans un milieu correctionnel intense. Elle offre maintenant des soins dans la communauté. Elle a également été membre dévouée des équipes de Gestion du stress lors d’intervention en situation de crise depuis 2015, soutenant ses pairs à la suite d’incidents critiques, et faisant la promotion du bien-être mental, au sein de la sécurité publique.
«Ma passion pour la santé mentale a commencé durant mes études en soins infirmiers et a continué de grandir depuis. En travaillant aux services correctionnels, j’ai vite réalisé les enjeux uniques du milieu, et je me suis sentie déterminée à soutenir non seulement les personnes dont nous prenons soin, mais aussi mes pairs qui font face à ces enjeux chaque jour. »
Marie-Claude croit que sa plus grande contribution est la promotion de la sensibilisation à la santé mentale qu’elle fait en facilitant des ateliers, en partageant des ressources et en affichant des messages positifs afin d’encourager un dialogue ouvert.
«J’offre une oreille attentive en soutien à mes pairs qui en ont besoin, et je m’efforce de créer un environnement où le bien-être mental est une priorité,» affirme-t-elle.
Les efforts persistants de Marie-Claude aident à encourager une culture de travail plus empathique et favorable à la santé mentale.

Laura Duncan
Laura Duncan, capitaine au sein des Services d’incendie et paramédicaux de la ville de Winnipeg, est pompière depuis 27 ans. Elle a servi durant cinq ans comme coordonnatrice de l’équipe de soutien par les pairs et elle défend ses pairs en s’impliquant au comité sur la santé mentale pour le Syndicat, United Firefighters of Winnipeg.
Laura possède également une expérience comme formatrice des programmes En route vers la préparation mentale (RVPM) et Objectif résilience, et a collaboré à la création du curriculum adapté aux services correctionnels. La santé mentale est importante pour Laura, étant donné qu’elle a constaté l’impact du travail en services d’urgence sur elle-même et ses collègues.
Après avoir travaillé pendant des années au sein d’une organisation où nous n’avions pas les ressources adéquates et où la stigmatisation empêchait les gens de demander de l’aide, j’ai décidé de m’impliquer au sein de l’équipe de soutien par les pairs. J’ai choisi de lutter contre la stigmatisation et de me battre pour obtenir de meilleures ressources, » ajoute-t-elle.
Laura a collaboré avec le psychologue à la retraite du Service de police de Winnipeg, Bill Davis, à la recherche portant sur la façon dont le cerveau traite les informations traumatisantes. Ce faisant, ils ont pu créer une méthode d’intervention pour les membres.
«Créer une méthode d’intervention appropriée et efficace pour nos membres a donné l’occasion aux coéquipiers de communiquer, de partager et de se soutenir les uns les autres.»
L’équipe de Laura a aussi mis en œuvre une unité de santé comportementale afin que les membres aient accès rapidement à des ressources adéquates.
Selon Laura, sa plus grande contribution est le travail qu’elle a accompli, en défendant l’éducation, en créant du contenu fondé sur les expériences vécues des membres, et en faisant pression pour obtenir du financement pour l’unité de santé comportementale.

Sylvain Fournier
En 2021, l’Inspecteur-chef Sylvain Fournier a constitué un Comité directeur en santé mentale au sein du Service de police de la ville de Gatineau (SPVG), dans le but d’inclure tous les employés de l’organisation. Composé de 13 membres représentant toutes les divisions, le comité s’est concentré à promouvoir le bien-être et à offrir un appui tangible aux employés.
ajoute-t-il.
Tout au long de sa carrière de 30 ans, l’Inspecteur-chef Fournier a fait face à de nombreux défis, y compris la perte de collègues et d’amis qui se sont suicidés. Profondément engagé à soutenir les membres du personnel et leurs familles, il a toujours travaillé à offrir des conseils empathiques et respectueux dans les moments difficiles. Il continue d’insister sur l’importance d’écouter attentivement et de dialoguer franchement de la santé psychologique, deux éléments qu’il considère comme essentiels au bien-être.
L’Inspecteur-chef Fournier estime que le Comité directeur en santé mentale du SPVG est l’une de ses plus grandes contributions. Actuellement, le comité supervise la mise en œuvre de projets visant à promouvoir le bien-être psychologique à la fois pour les agents de police et les employés civils. Des mesures clés ont été prises, notamment l’élaboration d’un programme de soutien par les pairs impliquant plus de 75 employés sur le terrain, le développement d’un programme de retour au travail structuré, l’embauche d’un psychologue à temps plein et l’implantation d’un programme de désamorçage. Cela a permis d’assurer un soutien adéquat à la suite d’événements à fort impact.

Tom Gibson
Tom Gibson a travaillé comme agent pour les services à la jeunesse pendant plus de 30 ans. Il a été membre actif du comité de justice pour la jeunesse et du comité sur les blessures de stress professionnel de la division de justice pour la jeunesse du ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires.
Tom considère que sa plus grande contribution a été l’entente que lui et le comité sur les blessures de stress professionnel ont négocié avec l’employeur, pour élaborer un programme de soutien par les pairs, mené par un travailleur.
Il est aussi très fier du programme de ressources en bien-être offert dans tous les établissements et bureaux de probation, qu’il a contribué à mettre en place en tant que coprésident du comité sur les blessures de stress professionnel de la justice pour la jeunesse.
Tom a travaillé sans relâche pour s’assurer que les travailleurs de la justice pour la jeunesse soient reconnus comme des membres du personnel de la sécurité publique. En 2023, le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux communautaires organisait sa toute première Semaine de reconnaissance de la justice pour la jeunesse.

Matt Johnston
En tant que pompier à temps plein et professionnel de la santé mentale, Matt Johnston s’engage à combler l’écart entre les prestataires de soins de santé et les premiers répondants. Il s’est fixé comme objectif de réduire l’impact des blessures de stress opérationnel sur ceux et celles qui servent sur les premières lignes. La santé mentale lui tient particulièrement à cœur, car plusieurs de ses collègues se sont suicidés.
Selon lui, une bonne approche peut sauver des vies et renforcer la résilience au sein de chaque équipe. Matt est le plus fier de sa contribution au Programme de formation Occupational Awareness Training Program for First Responders and Healthcare Professionals. Depuis 2017, il a formé plus de 500 prestataires de soins de santé sur la façon d’améliorer les résultats des traitements, lorsqu’ils travaillent auprès de premiers répondants.
« Aujourd’hui, plus de 10 000 pompiers suivent notre formation en santé mentale, et j’ai hâte d’élargir ce travail à l’échelle internationale, dans les années à venir, » ajoute-t-il.

Sherry LaFaver
« Pour moi, la question n’est pas si vous avez besoin de soutien en santé mentale, mais plutôt quand. Les premiers répondants exercent leurs fonctions dans des situations extrêmement difficiles, et c’est important de reconnaître que de s’occuper de sa santé est un aspect important de l’emploi » ajoute-t-elle.
Le mari de Sherry a servi comme premier répondant pendant de nombreuses années, donc, en plus de son expérience personnelle dans le domaine du travail social, elle a aussi passé près de 30 ans dans le milieu policier. Elle croit aussi qu’avoir eu la chance de travailler auprès des membres du Service de police de la ville de Prince Albert et ceux de la GRC sur le terrain lui a permis de s’impliquer à un niveau très personnel.
Selon Sherry, sa plus grande contribution a été de participer, au sein d’une équipe de deux personnes, à l’élaboration de la Stratégie sur le bien-être mental du Service de police de la ville de Prince Albert.

Bruce Lalime
Bruce Lalime est surintendant/surveillant d’équipe pour l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) au sein de l’équipe de ciblage du transport routier, ferroviaire et aérien, du Centre national de ciblage.
Survivant en santé mentale, Bruce a souffert de quatre dépressions majeures et reçu deux diagnostics de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Il a également composé avec des idées suicidaires depuis l’âge de huit ans. Bruce croit profondément à l’importance de la santé mentale.
« Il est essentiel de parler de santé mentale et de combattre la stigmatisation qui l’entoure », dit-il.
Bruce croit que sa plus grande contribution est le travail en soutien par les pairs qu’il a entamé en 2021. Durant son dernier épisode en 2021, il a instauré un groupe de soutien par les pairs sur Facebook, exclusivement pour les employés de l’ASFC. Depuis le printemps 2024, Bruce a contribué activement aux discussions sur la santé mentale et a partagé son expérience personnelle au sein de ce groupe.

Warren Leeder
En tant que directeur de la santé et du mieux-être pour les Services paramédicaux de la Colombie-Britannique, Warren Leeder est actif au sein du programme de Gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC) de l’organisation. Warren détient un diplôme en gestion de l’incapacité et a récemment suivi la formation de certification des animateurs offerte par la Commission de la santé mentale du Canada.
« Ma passion pour la santé mentale a été provoquée lorsqu’un de mes collègues s’est rendu compte que j’avais des difficultés avec de récents appels difficiles. Notre équipe de GSIC a été mise en marche. Je me suis senti bien entouré. C’est ce qui m’a lancé sur le parcours de champion de la santé mentale, » avoue-t-il.
Warren croit qu’avec 30 % de membres aux prises avec des blessures de stress opérationnel, le soutien en santé mentale est extrêmement important pour les paramédics et les répartiteurs et répartitrices.
« Chaque jour, nous devons composer avec des événements difficiles, travailler durant de longues heures, et prendre des décisions très stressantes. S’attaquer à la santé mentale dans notre profession est essentiel. Promouvoir la sensibilisation à la santé mentale et le soutien peut réduire la stigmatisation liée au fait de demander de l’aide, afin de continuer à encourager nos membres à consulter les ressources dont ils ont besoin, » ajoute-t-il.
Selon Warren, en tant qu’animateur certifié, sa plus grande contribution a été d’aider à offrir les premiers soins en santé mentale aux membres de son organisation.

Brian MacIntyre
Depuis l’âge de 18 ans, Brian MacIntyre est un pompier volontaire dans sa ville natale. Il a ensuite commencé à travailler comme paramédical à 19 ans et a occupé ce poste pendant 13 ans avant de démissionner du service d’incendie en tant que lieutenant. Il continue actuellement de travailler en tant que superviseur en soins avancés pour les Services paramédicaux du comté de Duffer.
« Durant toute ma carrière, j’ai travaillé à défendre la santé mentale et à soutenir tous les premiers répondants, et j’ai été un des premiers membres du programme de soutien par les pairs du comté de Duffer, lorsqu’on l’a officialisé en 2017, » dit-il.
Selon Brian, être paramédic a été un choix de carrière enrichissant.
« Je n’envisage absolument pas un autre emploi. J’espère que, grâce à un soutien adéquat, le fardeau lié à l’emploi sera moins lourd et aura moins d’impact pour les paramédics, » affirme-t-il.
Brian est le plus fier du temps qu’il passe chaque année avec les nouveaux employés, lorsqu’ils suivent la formation En route vers la préparation mentale (RVPM), qu’il enseigne.
« J’ai la chance de partager mes expériences avec des paramédics à leur début dans la profession. J’espère qu’en normalisant l’impact que j’ai subi à la suite de certains appels pourra les aider, à faire face aux défis émotionnels auxquels ils pourraient être confrontés au cours de leur carrière, » conclut-il.

Julie McCarthy
Intervenante pivot du système de santé pour le programme de la communauté paramédicale pour le Service paramédical de Leeds Grenville, Julie McCarthy est également ancienne paramédic en soins primaires. Elle a pris sa retraite comme paramédic après une carrière de 20 ans sur la route. Julie sert bénévolement comme coordonnatrice remplaçante en soutien par les pairs, pour le service paramédical de Leeds Grenville.
« J’ai toujours été intéressée par la santé mentale, personnellement et professionnellement. Je tiens vraiment à plaider pour éliminer les obstacles, avoir des discussions franches, et réduire la stigmatisation. J’ai la chance d’être entourée de plusieurs membres de l’équipe qui, par leurs efforts inlassables volontaires, améliorent notre milieu de travail, » dit-elle.
Julie croit que sa plus grande contribution est le groupe de soutien par les pairs qu’elle a contribué à mettre en œuvre. Le groupe a permis à son équipe et aux membres du personnel de profiter d’enseignement et de formation en matière de conciliation travail et famille. Elle a également collaboré avec le coordonnateur du mieux-être afin de fournir des ressources et d’offrir des séances « portes ouvertes », pour le personnel.
« Nous avons encore beaucoup de travail à accomplir, mais on a fait des progrès considérables au cours des trois dernières années, » ajoute-t-elle

Danielle McCormack
Actuellement paramédic en soins primaires, Danielle McCormack travaille pour les SMU depuis plusieurs années. En effet, elle a travaillé pendant dix ans aux SMU de la ville d’Edmonton avant de rejoindre les SMU de la zone centrale des services de santé de l’Alberta, et est en train de faire la transition vers un poste de paramédic en soins avancés. Danielle affirme que sa passion pour la santé mentale s’est manifestée lorsqu’elle a souffert du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Depuis, elle a connu sa propre croissance post-traumatique.
« Les gens qui m’ont aidé à guérir m’ont inspiré à aider mes coéquipiers et à partager mon expérience avec d’autres durant leur cheminement. Si on enseigne à nos membres les moyens de prévenir le TSPT et si les employeurs offrent du soutien solide lorsqu’une blessure survient, les SMU ne devraient pas entrainer autant de blessures mentales qu’ils le font, » dit-elle.
Danielle travaille actuellement dans une zone où il n’y a pas d’équipe de réinsertion solide. Elle espère donc contribuer à la création d’une équipe centrale qui travaillera en collaboration avec les équipes des plus grandes villes métropolitaines. Elle s’engage également auprès de l’équipe de soutien par les pairs des SMU au sein des services de santé de l’Alberta et donne de son temps en tant que bénévole dans les groupes de soutien par les pairs d’OSI-CAN.
« Je suis toujours prête à parler de santé mentale et des moyens d’en apprendre davantage sur l’impact du stress sur nous tous. »

Joel McNair
Joel McNair est pompier pour le Service d’incendie de la ville de Saskatoon. Il a été aux prises avec le trouble de stress post-traumatique (TSPT) pendant deux ans, entre 2015 et 2017, pour finalement entrer au Sunshine Coast Health Centre pour subir un traitement avec hospitalisation de 57 jours, pour le TSPT et le trouble lié à la consommation d’alcool.
Aujourd’hui Joel siège au conseil d’administration du PAEF de la ville de Saskatoon, et copréside le comité sur la santé mentale des premiers répondants pour la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail, de la Saskatchewan. Il travaille également avec le département de psychiatrie de l’Université de la Saskatchewan sur une étude portant sur le Service d’incendie de la ville de Saskatoon, et est membre de l’équipe de soutien par les pairs de la Section locale 80 de l’IAFF.
« Après avoir souffert du TSPT et être retourné à mon ancien emploi, je crois que les organisations des premiers répondants peuvent outiller les membres de leur personnel avec de meilleures compétences en résilience, afin de les garder en santé et efficaces dans l’exercice de leurs fonctions. En tant que premier répondant, je crois également que nos membres peuvent se soutenir les uns les autres en situation de crise personnelle, » affirme-t-il.
Joel attribue sa plus grande contribution à sa volonté d’être ouvert concernant ses propres enjeux de santé mentale. Il croit que cela a permis de réduire la stigmatisation liée à la santé mentale au Service d’incendie de la ville de Saskatoon.

Joe Micucci
Joe Micucci est paramédic depuis plus de 40 ans. Il a passé les 20 dernières années comme Chef de la formation. Joe a participé au programme de formation Gestion du stress à la suite d’un incident critique en 1988, et est impliqué dans les programmes de soutien par les pairs depuis ce jour.
« Pendant toutes mes années comme formateur, j’ai rencontré de nombreux paramédics compétents aux prises avec des problèmes de santé mentale à cause du manque de formation et de la stigmatisation liée au fait d’en parler. D’ailleurs, plusieurs ont dû quitter la profession pour cette raison. J’ai donc décidé de contribuer à changer les choses. »
Joe a l’impression que sa plus grande contribution a été la création d’une grande équipe de soutien par les pairs au sein du service et une formation en santé mentale qui est offerte deux fois par année. Il croit que son travail a permis de réduire la stigmatisation liée à cet enjeu, parmi ses collègues.

Bosede Oyelakin
Professionnelle de la santé mentale détenant plus de dix ans d’expérience dans le domaine, Bosede Christiana Oyelakin a travaillé comme thérapeute en santé mentale, thérapeute en toxicomanie, professionnelle en soutien direct et animatrice socio-éducative. Elle est aussi bénévole pour des organismes qui soutiennent les femmes et les enfants, et favorise la santé mentale par le biais de promotion, de soutien par les pairs et d’éducation communautaire.
La santé mentale est importante pour Bosede personnellement et professionnellement, parce qu’elle a fait face à ses propres enjeux souffrant de dépression post-partum, et elle a constaté à quel point les problèmes de santé mentale peuvent toucher la vie quotidienne.
« Ma passion s’est développée à partir du soutien apporté aux personnes, surtout les femmes et les enfants qui ont été maltraités et ont été aux prises avec des conflits émotionnels, tout en reconnaissant le manque important de sensibilisation à la santé mentale et les difficultés d’accès, particulièrement pour les communautés noires », dit-elle.
Les lacunes dont elle a été témoin ont renforcé son dévouement à la défense, à l’éducation et à la création d’espaces sécuritaires où on priorise le bien-être mental et on lutte contre la stigmatisation.
Bosede estime que sa plus grande contribution est le service d’intervention directe et de counseling virtuels en santé mentale qu’elle a conçu et piloté, en collaboration avec un organisme sans but lucratif. Elle y fait souvent du bénévolat, dans le but d’élargir l’accès aux soins pour les communautés mal desservies.

Cory Pepper
Ayant géré différents niveaux d’anxiété tout au long de sa vie, Cory reconnaît, comprend et partage les combats souvent permanents en santé mentale, auxquels sont confrontés d’autres premiers répondants.
« Dans un emploi à niveau de stress élevé comme la paramédecine, c’est particulièrement important que tout le monde identifie leurs problèmes de santé mentale et y remédie rapidement et de façon saine, » dit-il.
Cory estime que sa plus grande contribution a été de prendre la relève comme chef adjoint de son équipe de soutien par les pairs, alors que l’ancien chef a dû se retirer subitement.
« Avoir la capacité de maintenir notre équipe et aller de l’avant avec de nouvelles formations, m’a permis d’éliminer beaucoup de charge de travail et de facteurs de stress. Demeurer calme et cordial au travail me rend plus accessible et permet à mes coéquipiers de se confier concernant les problèmes ou les enjeux qui les préoccupent, » ajoute-t-il.
Selon Cory, sa formation en soutien par les pairs l’a outillé pour aider ses pairs à gérer de nombreux enjeux et à faciliter davantage de soins.

Lyle Renaud
Lyle Renaud est pompier au Service d’incendie de Niagara-on-the-Lake, membre de l’Ontario Hazardous Materials Responders Association (OHMRA), formateur certifié pour Working Minds, En route vers la préparation mentale (RVPM), et éducateur à l’hôpital Hamilton Health Services’ Regional Base. Pendant les 23 dernières années, il a travaillé comme paramédic de première ligne, superviseur des opérations et membre pair aidant pour les SMU de Niagara.
« J’ai vécu, tout au long de ma carrière, des expériences personnelles et des interactions avec des patients difficiles, et j’ai perdu de nombreux collègues qui se sont suicidés, ce qui a contribué à un diagnostic de stress post-traumatique (TSPT). Mes problèmes de santé mentale se sont heurtés à une culture de travail prédominante, voulant que les paramédics compétents répriment leurs émotions, et acceptent que les appels difficiles « fassent partie de l’emploi, » dit-il.
Durant sa convalescence, il s’est concentré à développer la résilience des étudiants en paramédecine, en mettant en œuvre des pratiques de soutien en santé mentale, et en promouvant une culture plus favorable pour les premiers répondants.
Lyle est engagé à enseigner des stratégies d’adaptation saines aux vétérans et aux premiers répondants qui ont subi des blessures de stress opérationnel. Il parcourt l’Ontario comme instructeur de divers programmes de santé mentale pour les vétérans, les premiers répondants, le personnel hospitalier et le grand public. Il vise principalement à renforcer la résilience chez une nouvelle génération de paramédics, et à encourager des discussions franches concernant les situations difficiles, dans le but d’éliminer la stigmatisation répandue, liée à la santé mentale.